Architecte D.P.L.G, architecte d’intérieur, designer, styliste ou décoratrice, qu’importe le titre. India Mahdavi se nourrit de sa double culture Irano-Egyptienne, pour composer avec maestria, des lieux de vie, allant du restaurant à l’habitat. Des Beaux Arts de Paris à la Parsons School de NYC, son univers est à l’image de son parcours personnel et professionnel : éclectique et coloré. Fourmillant de multiples idées, elle emprunte tantôt au registre ethnique ou chic, sans jamais vouloir être pragmatique.
Qu’il s’agisse d’un hôtel, d’une boutique ou d’une pièce de mobilier, India Mahdavi signe chacun de ses projets, avec la même singularité. De son passage chez Christian Liaigre, elle garde le goût des matières naturelles, comme le bois et les tissus, en privilégiant le travail des artisans Français « qui ont un savoir-faire très précis et qui fabriquent sur commande ».
Une approche commune avec Jean François Piège, pour qui elle a signé le décor du Thoumieux, où son audace aura encore fait mouche. Si India Mahdavi a pu être plus classique, sur le Connaught d’Hélène Darroze ou le Barclay Prime, son approche reste pétillante et décalée. Le Café Germain des Frères Costes, illustre parfaitement la justesse, avec laquelle elle raconte l’histoire d’un lieu, tout en y apportant une empreinte personnelle. Du « bistro » au « gastro », India Mahdavi casse les codes habituels des lieux d’hôtellerie ou de restauration, pour en faire de délicieux cocons, à l’esthétique décomplexée.
De l’Europe à l’Asie, les ambiances qu’elle imagine, ramènent toutes à une douce cacophonie, où les couleurs et les matières résonnent, autant qu’elles détonnent. Formes organiques, lignes géométriques, couleurs flashy, motifs « rétro », du sol au plafond, India Mahdavi investit pleinement chaque surface. Maximaliste affirmée, son style n’en demeure pas moins raffiné.
© SJODIN
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Composant ses espaces, avec les pièces de mobilier, qu’elles éditent au gré des années, le Bishop ou le Julia Marie, seront devenus ses plus fidèles alliés. Elle apporte « un univers très dessiné », avec des références artistiques et décalées avec Rothko, Diamonds ou Reservoir Dog, autant de registres qui font écho à la richesse d’une histoire entre la France, l’Allemagne, les Etats Unis, l’Iran et l’Egypte. Elégance, approche instinctive et sensible et souvenirs d’enfance, font partie intégrante de ses projets, qu’elle réalise avec toujours autant d’aisance. Créatrice infatigable, inspirée par tout ce qui l’entoure, India Mahdavi, n’en finira jamais « d’embellir la vie de chacun ». Ne serait-elle finalement pas, une fabuleuse conteuse d’histoires ? La suite de ses aventures est pour l’heure parisienne, avec l’ouverture du Café Français des Frères Costes, qui aiment définitivement les fables d’India Mahdavi. Tous à la Bastille !
